Moselle. Alcool au volant, condamnation au tournant
Face au tribunal judiciaire de Thionville, le prévenu reconnaît sans peine sa consommation d’alcool et la prise du volant qui a suivi.
« Comme tout le monde, j’ai des points de faiblesse », se défend le prévenu. Des faiblesses qui l’ont conduit une nouvelle fois à la barre du tribunal judiciaire de Thionville ce lundi 19 juillet. Son interpellation par la police nationale remonte à la veille, aux alentours de 23h25.
« Il est relevé par les forces de l’ordre que vous sentez fortement l’alcool. Il vous est demandé de vous soumettre à un test d’alcoolémie, vous refusez. Lorsque la demande est renouvelée, vous faites état de problèmes d’asthme », résume le président Vincent Rouvre ajoutant : « vous êtes sous le coup d’une annulation de permis depuis le 16 juin 2021 et vous avez déjà été interpellé le 10 juillet pour conduite sans permis.»
Le quadragénaire tente de minimiser. « J’ai soufflé, mais pas jusqu’au bout. Depuis que j’ai fait le vaccin, j’ai du mal à avoir du souffle. » Plus tard, « vers 1 heure du matin, vous refusez de sortir de votre cellule pour aller tester votre alcoolémie à l’hôpital. » Résultat, lorsque le mis en cause accepte enfin, vers 8 h 20, son taux est établi à 0,46 mg par litre d’air expiré. « Il est estimé qu’au moment de votre interpellation, votre taux était de 1,46 mg/L d’air. »
« Une dernière chance »
La consommation d’alcool est reconnue sans peine. « J’ai eu une mauvaise nouvelle. Après le travail, je suis passé chez un ami, on a mangé », rembobine le mis en cause. « Combien avez-vous bu ? », interrompt le président. « Sûr, 4 bières, 3 verres de vin et je ne sais plus. » Au casier, plusieurs mentions font état d’autres moments « de faiblesse », ce qui n’empêche pas le mis en cause d’en appeler à la clémence du tribunal.
« C’est votre quatrième infraction pour conduite sous alcool, vous êtes sous le coup d’un sursis simple et vous demandez à ne pas faire de prison et à garder votre permis ? », réagit le substitut du procureur Ludovic Louet. L’homme opine, quémande une ultime chance. « Le 9 juillet, vous avez reçu une convocation du tribunal de Metz pour des faits similaires commis le mois dernier. Il y a une absence apparente de prise de conscience. Monsieur explique qu’il réagit mal lorsqu’il a une mauvaise nouvelle, mais conduire avec trois grammes, c’est le meilleur moyen d’avoir un nouveau deuil dans la famille », assène le parquet.
Reconnu coupable, le conducteur s’est vu condamné à 8 mois de prison dont 4 avec sursis, une peine qui sera aménagée sous la forme d’une surveillance électronique à domicile. Il écope également d’une obligation de soins, de travail, une annulation de son permis de conduire et l’interdiction de conduire un véhicule ne disposant pas d’un système d’éthylotest antidémarrage